Ushijima île aux oiseaux

3 semaines sur une petite île (4km de circonférence !) dans la mer méditerranée japonaise peuplée d’une quinzaine d’habitants, moyenne d’âge 75 ans.

Une route entre deux monts, des chemins et des canaux, pas de magasin, une fourgonnette collective, même pas immatriculée. La distribution et le ramassage du courrier est assuré par une mamie de 86 ans, sur son vélo à 3 roues (pour ne pas dire tricycle). La spécialité de l’île a longtemps été la clémentine, légèrement salée par les vents marins…un délice.

Au large de l’île passent tous les bateaux de marchandise qui vont ou viennent de Kobe/Ôsaka, autant dire que ça fait du passage et on peut s’amuser à regarder sous quel pavillon ils voguent ; Panama le plus souvent.

Au sud : Shikoku. D’immenses usines pétrochimiques (genre Fos- sur-mer en pire) ou de construction navale ; du bruit et des odeurs jusqu’ici selon les vents.

A l'Ouest et au Nord, d'autres îles.

A l’Est, vue sur un pont aux dimensions surréalistes, qui relie par autoroute et voie ferrée les îles Honshû et Shikoku.

C’est assez féérique, entre pollution à grande échelle et microcosme  de verdure préservé…C'est même plutôt la nature qui reprend ses droits ici. 700 habitants sous Edo, 300 au sortir de la guerre, bientôt moins de dix...les bambous fraient leur chemin parmi les tuiles...

Je suis chez un couple de bricoleurs. Un Américain ancien charpentier qui, à part les travaux du potager, la taille et la récolte des fruitiers, le débroussaillage et la pêche, s’occupe de la construction d’un site internet d’apprentissage intuitif des langues (SULANTRA). Une Japonaise native de l’île, couturière et habile jardinière, s’occupe des légumes, des fleurs (un vrai jardin botanique où chaque plante a son histoire) et des travaux de maison. Kurt est un géant de 2 mètres aux bras immenses, il ressemble un peu à l’homme du « vieil homme et la mer » quand il était jeune, et Keiko est haute comme trois pommes et porte un éternel petit bonnet sur la tête. Son frère Jin est pêcheur, autant dire qu'on s'en met plein la lampe!

Donc voilà. Logée et nourrie contre de menus travaux, la journée je plante, je coupe, je bêche, je désherbe, je repique et j’arrose.

 

Le soir je tricote (si, si, j’arrive même à faire une ligne entière sans regarder !!), je zazen et je bouquine. Un livre de Bill Mollison sur la permaculture notamment ; et puis j’ai reçu mon premier envoi de l’école d’herboristerie à laquelle je me suis inscrite : biochimie, physiologie et pathologie, botanique et plantes médicinales au programme...

Cool.