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« Chaque Jour est un bon Jour »

2 juillet 2017

Sauce Soja Maison

TOP-Qu'est-ce qui est fait de haricots de soja (cuit)--de blé (grillé et grossièrement moulu)-- de sel et d'eau - Fermente grâce à une levure verte fluo----a de nombreuses vertus gastronomiques -légère-digeste, riche en probiotiques--en vitamines- en antioxydants? ---- Si je vous dis marinade, sushis, bouillon--vous me répondez: 

La sauce soooooo-----???

''Shoyu'' en japonais en fait, et c'est un vrai défi que d'en trouver de bonne qualité au Japon sans y mettre un bras, voire un oeil. Quand je dis qualité, j'entends ingrédients bio et non OGM, locaux tant que possible (90% du soja utilisé au Japon est étatsunien, chinois, brésilien,...), sans additifs et issue d'une fermentation naturelle.

Moi qui aime bien tout se qui fermente, des petites bulles de la bière au coulant du camembert, adepte de la douce acidité du pain au levain et des arômes complexes qui se développent tout azimut... Une seule solution, me suis-je dit: apprendre!

Me voilà donc partie (février 2017) à Nagano chez un artisan sauce-sojaillier, où je passerai 4 jours à suivre le processus de fermentation.

roadtonagano

Rien de très compliqué, mais il faut sans cesse vérifier la température dans chaque caisse, les échanger de place pour harmoniser leur développement, ajuster la température et l'humidité à chaque instant, radiateurs et ventilateurs à portée de main.

Quand tout cela est fini, on ajoute le sel, l'eau, on met dans une grande jarre, et on attend quelques mois. La mise à fermenter se fait jusqu'à la fin de l'hiver, le pressage ayant lieu à partir du début de l'hiver suivant. Seule contrainte: transvaser la mixture d'une jarre à l'autre une fois par mois pour l'aérer.

Passablement découragée par la précision exigée pendant ces 4 jours, je débutai tout de même début avril mon chantier à la maison. Je coupe le suspens tout de suite: tout s'est bien passé, pas de moisissures ni de champignons adventices en vue!

Je vous sens frémissants, et vous fait donc le récit de cette petite aventure en photo, en simplifiant les étapes:

Après avoir cuit les haricots et moulu le blé....

cuisson

moudreleble

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On mélange le soja cuit et chaud au blé et l'on mélange jusqu'à ce que la température descende à 45° avant de saupoudrer le tout de levure.

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On répartit dans des caisses enveloppées et couvertes de tissus de coton et on met le tout à travailler dans l'environnement adéquat.

linstallation

D'abord tout se couvre d'un fin mycellium blanc, on dit que ça "fleurit", puis le champignon lui-même -tout en travaillant à dégrader/transformer les protéines, sucres, graisses en autant d'enzymes- vit sa vie de champignon et fait des enfants: vers la fin du processus réapparaît de la levure verte.

çafleurit

Si les 2 premiers jours voient le mycellium se développer dans une chaleur humide, les 2 derniers jours sont consacrés à l'assèchement, le ferment devant aller chercher et épuiser toute trace d'eau jusqu'au coeur des haricots. A la fin, ils sont aussi légers qu'avant trempage et cuisson. Radiateur à 28° et ventilateur indispensables.

assechement

S'ensuivet l'égrénage du mélange qui s'est beaucoup compacté; la levure verte qui se dégage n'est pas bonne à respirer car, on l'a vu, elle lance toutes sortes de fermentations dans des environnements humides à 25-45°... donc pour éviter la fièvre, on met un masque.

Puis on ajoute le sel.

Puis l'eau (de source).

egrenage

ajoutdusel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et Voilà!

Il y en a pour 18 litres !

etvoila

 

Héhé, la suite des aventures avec l'extraction du jus, fin novembre.

 

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12 août 2015

Jeûner? Vous avez dit jeûner?

J’ai fait un truc extra. J’ai jeûné. 3 jours.

Mais quelle légèreté !! Comme après un grand ménage. Régénérant. C’est fou le bien que ça m’a fait!

Non, parce qu’on croit toujours que ça ira mieux en mangeant plus de ceci, en buvant telle tisane ou tel complément alimentaire. « Il faut manger pour prendre des forces », tu sais ? Ben en fait, non.

De manière générale, je trouve que nous autres mangeons trop. Moi la première. Trop par habitude, pas assez par faim. Donc j’avais envie de faire du ménage là dedans. Et puis je me disais qu’une petite diète ferait pas de mal à mon fainéant de foie.

Ces 3 jours, je les ai passés au fin fond des collines d’Okayama, dans le temple d’un ami moine, avec 8 ou 10 autres comparses. Lui jeûne 3 jours tous les mois. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’en porte bien. Un type magnifique. Le principe, c’est jeûne et zazen (médidation). Mais entre les sessions de zazen, on ne fait rien que de se promener, regarder les montagnes, faire des étirements, jouer aux échecs, bavarder, lire et dormir.

Le 1er jour j’avoue, j’avais faim. En tout cas, envie de manger.

Dès le 2ème jour, malgré une sensation anormale au creux de l’estomac, ce n’était plus de la faim, j’étais bien. Et puis on buvait beaucoup de thé (grillé donc pas agressif). Assez rapidement, le corps se met en mode détox. Certains ont des poussées d’acnée, l’eczéma empire un peu, et pour ma part, ma mycose du pied gauche était en parade. Mais après le jeûne, pour quelques temps, ces pathologies s’améliorent. Mon pied était tout beau et j’avais le blanc des yeux hyper blanc.

Le 3ème jour, j’étais toujours bien, pas d’attaque pour un marathon, mais légère et dispose. L’avantage de la méditation, c’est qu’on y pousse et tire la respiration des tréfonds du bas-ventre. De ce fait, même sans rien à digérer, les intestins sont sollicités pour sortir tout ce qui est accumulé à leurs parois et qui gêne l’absorption des nutriments en temps normal. On a rompu le jeûne avec des « umeboshi », pickles de prunes salées et acides, pour désinfecter la tuyauterie. Puis de gros navets (daîkon) bouillis, très doux pour l’organisme mais surtout plein plein de fibre pour balayer les indésirables collés aux parois intestinales. Enfin, quelques choux, carottes, tomates crus accompagnés de pâte miso. Au bout d’une demi-heure, l’envie d’aller au toilette se fait sentir...et c’est la délivrance J, une fois, deux fois, trois fois,…

Ce qui m’a le plus surprise, c’est pas tant que mon corps me dise « Mais merci !! T’aurais du faire ça depuis longtemps ! », c’est surtout la qualité de présence au monde que le jeûne procure. Autrement dit, l’exacerbation de toutes les sensations, dès le 2ème jour. Les couleurs et senteurs, le chant des oiseaux, les nuances et l’intensité de la verdure, tout, tout, tout était plus intense. Le zazen également, comparé à ma pratique quotidienne, n’était pas forcément meilleur, mais à la fois plus léger et plus profond. Enfin, et la sensation est demeurée quelques jours avant de s’estomper, je sentais aussi mieux les gens. Tout ça est bien mystérieux…

Parce qu'il nettoie les boyaux, booste l'immunité, rend plus léger, attentif, intuitif, je vais essayer de prendre l'habitude de jeûner, mettons, deux fois par ans.

 

okayama

5 janvier 2015

Chaque nouveau jour est un nouvel an

"Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc.
(...)
Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle".

Antonio Gramsci, 1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole », traduit par Olivier Favier.

(piqué à Mediapart, 31 déc. 2014)

28 novembre 2014

Promenade matinale

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28 novembre 2014

Weleda façon Japon

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Petite expérience en cours: imiter le déo citrus de weleda que j'adore, avec des pelures de yuzu, un agrume local qui sent hyper bon et 3 feuilles de géranium rosat (pas trop parce que c'est vite écoeurant), le tout dans de l'alcool à 80°, que je couperai sûrement ensuite à l'eau.

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15 novembre 2014

Week-end en famille à Wakayama

 

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La miss Misaki et ses plantations

 

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Un peu de tourisme dans les nuages du mont Koya

 

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Mort de rire tonton qui vole les manettes aux petits et s'éclate sur Mario bross.

 

31 octobre 2014

Récoltes d'automne et rideaux de kaki

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IMG_7891Petits poivrons, navets, shiitake, taros, okras, ...

16 octobre 2014

Journée de travail

L'automne au Japon, on remet les cloisons pour se tenir à l'abri du vent. Il ne fait pas encore froid mais le thé s'apprécie déjà bien chaud, et je me plais à travailler à Fumonken ces jours-là.

 IMG_7840L'entrée dans la lumière du matin

IMG_7850Au bureau

Quand j'en ai marre de l'ordi, je fais des pauses potager. Ca dégourdit, ça défoule, ça aère, ça détend.

IMG_7863Gingembres, lumière de fin de journée

IMG_7864choux, soucis, choux-raves, brocolis, choux fleurs...

21 mai 2013

Respiration

"Aujourd'hui chacun est contrain, sous peine d'être condamné par contumace pour lèse-responsabilité, d'exercer une profession lucrative, et d'y faire preuve d'un zèle proche de l'enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des allures de bravades et de gasconnades. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail."

Robert Louis Stevenson, Une apologie des oisifs, 1877.

P1020001Illustration : Sieste et aération des couvertures dans les premiers rayons chauds de début mars.

 

5 mai 2013

Une cérémonie de mariage bouddhiste entre un

Une cérémonie de mariage bouddhiste entre un moine zen et une Européenne un brin plus jeune?

Je ne sais pas s'il y en a eu beaucoup beaucoup avant nous. D'abord, d'ordinaire, les Japonais se marient dans des sanctuaires animistes Shintô, tandis que théoriquement, les moines bouddhistes sont célibataires. Ca commençait mal!

Mais voilà, nous, on s'est rencontré à Kôshôji, qui est le temple du maître de Dossan, par le truchement d'un vieux bonze, l'ancien moine en charge de Fumonken que j'avais rencontré par hasard et grâce à qui j'ai commencé la méditation. Ainsi, camarades de zazen et désirant tout deux une cérémonie simple mais publique, entourés de nos familles, amis, voisins, nous avons voulu faire les choses "maison". Une chose en entrainant une autre, ce ne pouvait être qu'un mariage bouddhiste.

Le 28 avril fut un de ces jours ensoleillés de printemps où la lumière fait reluire chaque jeune feuille. Une tradition veut que le marié aille chercher sa promise à la porte de ses parents. Raisonnables, nous nous sommes contentés d'une maison du voisinage, mais ce fut tout un cortège dans le soleil, des visages amicaux sur la route, une manière d'entériner mon installation à Kyôto, et à Fumonken.

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Petite précision, Dossan c'est le 2éme bonze en partant de la droite! (et j'avais les yeux ouverts sinon hein!)

Le kimono que je porte m'a été prêté -et fait enfiler- par une amie qui est d'une famille d'artisan peintres sur kimono. Le dessin représente des aiguilles de pin, symbole de longévité réservé aux occasions heureuses, a été conçu par son grand père, et c'est son père qui a posé les couleurs sur la soie puis l'a offert à sa propre femme pour leur mariage. Mon cousin Romain qui se trouvait justement là pour cause de Lune de Miel (mais qu'est-ce qu'ils ont, tous, à vouloir se marier???!) m'a fait l'honneur de porter mon ombrelle! Et avec quelle classe!

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Du haut des escaliers d'arrivée, devant le portail de Fumonken, drappé pour l'occasion:

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Pendant que tout le monde s'installe dans le "Hondô", la salle où se trouve l'autel (Fumonken est un temple dédié à Kannon, Bouddha féminin de compassion appelée Avalokiteshvara dans d'autres contrées, elle semble être l'équivalent asiatique de Marie), nous restons en retrait avec les petits neveux. C'est drôle de penser que d'ordinaire, cette pièce c'est le bureau de Dossan. On fait vraiment ce qu'on veut de pièces en tatami.

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Vous serez priés de noter comme les filles se tiennent bien.

Les Japonais -comme nous autres au demeurant- ont un truc avec les photos, ils veulent tout le temps en prendre. Si bien que pour la bonne tenue de la cérémonie , une personne a été chargée des photos mais nous ne les n'avons pas encore, donc il faudra vous contenter de mon récit.

Nous entrons dans le Hondô (du pied gauche de préférence), puis le bonze qui nous marie entre (c'est lui-même que j'avais rencontré un jour par hasard, lui qui fut à Fumonken à la place de Dossan pendant 50 ans avant de prendre sa retraite et grâce à qui -entre autres- toute cette aventure à eu lieu).

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Les trois petites nièces nous apportent des fleurs que Dossan et moi portons à l'autel.

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Après les avoir purifiés dans la fumée d'encens, notre marieur nous remet à chacun les 5 bols en bois laqués dans lesquels nous mangeons presque toujours.

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Ils sont les symboles de la beauté simple des gestes quotidiens dans un temple zen, et ainsi de la vie que nous désirons partager.

P1020366"Nichi-nichi Kore Kô Nichi", "Chaque jour est un bon jour". Cette calligraphie était affichée car nous avons fait de ce proverbe notre devise de mariage, afin que notre quotidien ne soit ni misérable, ni splendide, mais juste plaisant.

Nous nous promettons assistance et soutien dans notre quête spirituelle personnelle, et déclarons vouloir protéger les six paramitas. Tout un programme, mais c'est l'intention qui compte, hein.

Nous lisons le Sûtra du Coeur et la cérémonie se termine, ça n'a pas duré 20 minutes.

Place aux photos, en deux étapes pour que tout le monde rentre dans le cadre.

Famille:

IMG_9_111Evidemment il manque bien du monde de mon côté, mais les absents étaient dans nos pensées.

Amis :

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On a beau eu séparer famille et amis pour la photo, on est tout de même heureux d'avoir réussi à réunir une soixantaine de personnes de tout âges et tout revenus, des paysans, des moines, des chanteurs, des cuisiniers, des jardiniers, des cadres dynamiques et autres profs de karaté, ce qui est plutôt rare dans les mariages d'aujourd'hui où l'on fait des fêtes séparées pour la famille, les amis et les relations professionnelles. Soit dit-en passant, les Japonais dépensent en moyenne 350.0000 yen (dans les 30 000€ ?!) pour des grandes pompes très tape à l'oeil. Laissez-moi vous rassurer, on est loin du compte!

J'espèrais aller plus loin dans mon histoire, mais l'heure tourne et je continuerai la prochaine fois. Prochain épisode : le repas !!

 

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