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« Chaque Jour est un bon Jour »
29 octobre 2010

Récolte du riz à l'ancienne

DSCN1213

On dit au Japon que l'homme accompli est comme le riz bien mûr, il n'hésite pas à s'incliner bas et profond.

Sur les 4 rizières de Kenzô-san, 3 ont été récoltées à la machine et l'affaire a été bouclée en une journée et les 50 sacs de 30 kg transportés de l'usine coopérative au grenier de la maison.

La 4ème rizière est d’une variété différente, celle utilisée pour les boulettes mochi, riz cuit puis pilé et roulé, souvent fourré à la pâte de haricot rouge ; c’est un mets qui se prépare entre amis et se déguste à partir de fin décembre. Comme cette variété à longues tiges ne se récolte pas à la machine mais à la main, la tâche étant suante, de moins en moins de gens la cultive, et les longues pailles deviennent un produit de luxe.

Pour la récolte, il faut que le champ soit bien sec, on ouvre donc les vannes d’évacuation plusieurs jours à l’avance. Si on oublie comme le voisin Kurita-san, c’est un vrai sport, les bottes restant coincées dans la boue à 25 cm de profondeur !

Sinon l’opération n’est pas bien difficile : on se met par équipe de 2.

DSCN1225L’un coupe les touffes de riz à la faucille et forme des bottes de 4 touffes,

DSCN1227l’autre fagote le tout en bottes que l’on va mettre à sécher, bien alignées sur l’étendoir.

La famille est venue, l’ambiance est joviale, on mange encore mieux que d'habitude et on boit bien aussi.

DSCN1229En bordure de rizière, c’est des pieds de soja, qui, un peu surélevés par rapport au champ, allongent leurs racines en fonction de leurs besoins en eau. Il s’agit ici d’une espèce qu’on récolte en décembre, en vue de la cuisine très particulière du nouvel an, osechi-ryôri.

Après 10-15 jours de beau temps, on rentre le tout à dos de camionnette dans la serre (préalablement débarrassée des pieds de tomate), à l’abri de la pluie et des hordes de moineaux.

DSCN1303

Cette année, la machine à séparer le grain de la paille de Kenzô-san est cassée, on fera donc tout, ou presque, à l’ancienne, avec des machines génialement simples : un cylindre à mille clou que l’on fait tourner à la pédale, un souffleur à manivelle qui évacue les éléments les plus légers et laisse tomber les bon gros grains de riz, et des tamis.

DSCN1319On sépare d’abord les grains de riz des tiges de paille

DSCN1323On enlève les longues pailles au tamis à gros trous

DSCN1315On évacue les poussières et petites pailles à l’aide du souffleur

DSCN1322Comme il reste des grains en épis, on passe tout ça au tamis pour n’avoir que des individus-grains. Quelqu’un s’occupe d’égrener les bouts d’épis restant pour remettre les individus-grains dans le circuit.

On repasse le tout une dernière fois au vent pour un résultat de pro ! …

…le tout pour 9 sacs de 25 kg, nous aurons mis 3 jours à 3 personnes en moyenne. J’imagine qu’autrefois, c’était une activité du soir ou bien dont les femmes et les enfants se chargeait pendant que les hommes coupaient du bois pour l’hiver en forêt.

Pour ce qui est de séparer le grain de sa cosse, au diable la tradition, c’est une machine qui le fera ! on devrait récupérer…environ 6 sacs de 25 kg, soit largement assez pour une joyeuse consommation hivernale. J’en reparlerai sans doute puisque à Fumonken (le temple de Kyôto), l’opération mochi est déjà prévue pour le 21 décembre !

DSCN1320 et Sakura la princesse, veille au grain.

 

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