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« Chaque Jour est un bon Jour »
23 octobre 2010

La vie collective à la campagne...

A Kyôto, je n'avais guère eu l'occasion de participer aux activités de quartiers, même si j'en avais aperçu des manifestations, des fête du kami -divinité shintô- local (souvent suivies de petits feux d'artifices et de grands repas bien arrosés) aux rencontres sportives de quartier en passant par le nettoyage collectif des rues par les habitants eux-mêmes (un représentant par famille). Tout cela répond au souci de bien vivre ensemble et se retrouve à différentes échelles : village, quartier ou voisinage. Il suffit d'habiter un lieu pour être inclus dans l'organisation qui gère cet espace.

C'est encore plus frappant à la campagne, où les gens d'un même quartier sont plus liés. Là où je suis, le quartier compte une trentaine de foyers, et ils se réunissent une fois par mois pour payer les factures collectivement (gaz, journal, etc.). Dernièrement, la cérémonie d'automne a eu lieu au sanctuaire local, en lisière de forêt, pour remercier le kami pour la récolte de riz de l'année et demander protection pour la période à venir. Le rendez-vous pour préparer la cérémonie (ménage, renouvellement des décorations...) était fixé à 8h30, mais il est tellement mal vu d'être en retard par ici que tout le monde était là pour commencer les travaux vers 8h...ça change de la Méditerranée! Mais tout le monde était là aussi pour boire le saké et manger les petits poissons séchés après la cérémonie. À 10h du mat', beau spectacle!

Bref, la vie est bien réglée, et pas besoin de montre: à 9h, midi, 17h et 18h, le haut parleur de l'école (désaffectée...) donne l'heure.

À plus grande échelle, le village (~3000 hab?) a sa propre radio, pour les annonces collectives. 6H30 : Réveil!! (petite musique et tout), puis souvent vers 13h ou 19h, les annonces de décès, de changement d'horaire d'un magasin, etc. C'est toutefois très utile en cas d'incident. Exemple: l'autre jour, une petite fille avait disparu, tous les hommes (bah oui) de tel quartier ont été appelé à partir à sa recherche et ils l'on retrouvée. Autre exemple: en ce moment, un ours sort dans la vallée en quête de réserves pour l'hiver; la radio a donné les instructions à suivre et la mairie distribue gratuitement des pétards pour éloigner l'animal. Mais le plus étonnant que j'ai entendu jusqu'ici à la radio, c'est une plainte de voisinage concernant un chien qui avait aboyé toute la nuit, là où il m'aurait de prime abord paru évident d'aller directement voir le voisin en question. Les moeurs et la diplomatie japonaises veulent qu'on fasse appel à un intermédiaire pour toute affaire « délicate ». Se plaindre de face serait certainement mettre en danger l'harmonie des relations de voisinage.

Mais enfin, rien n'empêche de débrancher le poste de radio!

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